Il y a un an, en retrouvant des vieilles cassettes vidéos de mon père, disparu quand j’étais jeune, et en entendant sa voix, une multitude de questions se sont imposées à moi :

“Pourquoi n’ai-je pas d’enregistrements de lui me racontant sa vie avec ses propres mots ? Pourquoi personne ne l’a fait pour moi ? Comment avait-il vécu son enfance, sa vie d’adulte commencée très tôt, ma naissance ? Quels doutes l’avait traversé ? Quels choix difficiles avait-il eu à faire ? Pourquoi avait-il eu des liens si compliqués avec ses parents ?” Et j’en passe.

J’étais trop jeune quand il est parti pour m’y intéresser. Et même s’il était encore là aujourd’hui, je me dis souvent que je n’aurais peut-être pas mesuré à quel point connaître tout cela — et le garder — était essentiel, pour le comprendre lui autant que pour me comprendre moi.